Située aux confins de la Champagne, de la Bourgogne et de la Lorraine, la Haute-Marne attire par sa discrétion. Pourtant, ce département réserve aux cyclistes un vrai terrain de jeu, où la nature compose avec l’histoire. Forêts domaniales (près de 150 000 ha, soit presque 40% du territoire !), lacs, vallées humides, villages de pierre et châteaux oubliés rythment les parcours.
De nombreux itinéraires balisés et des offres structurées rendent la découverte accessible à tous les niveaux, que ce soit pour des sorties à la demi-journée, de grands tours sportifs ou pour relier les sites emblématiques le temps d’un séjour.
La Vedette des itinéraires familiaux. Elle suit les méandres de la Marne, à l’ombre de frênes et de saules. C’est ici que l’on surprend le héron ou, à l’automne, des brumes matinales inondant les pâturages. Plusieurs haltes, comme celui de la Forge de Thonnance ou le pont-canal de Rouvroy, offrent l’occasion de pique-niquer ou d’observer les barrages, témoins de la grande histoire du fer et de la rivière.
Anecdote : La section de Vraincourt est connue localement parce que, durant les crues, certains tronçons accueillent un ballet matinal de cyclistes téméraires, pieds dans l’eau… un témoignage de la proximité entre l’habitat et la rivière.
Trajet intégralement sécurisé, idéal pour les enfants, les rollers et même les fauteuils roulants adaptés.
Source officielle : France Vélo Tourisme
Si, officiellement, le Lac du Der se partage entre Haute-Marne et Marne, le versant haut-marnais est l’un des plus apaisants. On traverse de longues digues entre eau et ciel, où résonne le chant des grues cendrées à l’automne (plus de 100 000 en octobre-novembre, selon la LPO). L’itinéraire est ponctué de sites naturels préservés : observatoires ornithologiques de Champaubert ou du port de Nuisement, plages sauvages et villages inondés.
Ce tour peut se décliner en version plus courte grâce à la passerelle flottante de Giffaumont ou aux nombreuses sorties secondaires. Le circuit est adapté à tous, sous réserve d’être prudent sur quelques distances à découvert lorsque le vent souffle du Nord.
Source : OT du Lac du Der
Tourner autour de Langres, c’est faire le tour des siècles. Bastion du Grand Sud-Est, ses remparts dessinent une boucle où chaque kilomètre est un bond en arrière : fontaines, fermes fortifiées, églises romanes (notamment à Saint-Martin-lès-Langres). Traverser Chatenay-Mâcheron, c’est goûter aux saveurs typiques — mention spéciale pour les petits marchés de producteurs le dimanche matin. Cette boucle, très prisée des locaux, réserve aussi des vues à couper le souffle sur les lacs de la Liez et de la Mouche.
A noter : possibilité de combiner ce tour avec un passage sur la Voie Verte du canal entre Champagne et Bourgogne, facilement accessible depuis le bassin de la Liez. Pratique pour une variante “fluviale” à faible difficulté.
Source : Office de Tourisme Pays de Langres
Du mémorial de Gaulle aux premiers côteaux champenois, ce circuit offre le contraste haute-marnais par excellence. On passe, en à peine 10 km, des forêts touffues de chêne et hêtre aux horizons ouverts des vignes et vergers. Chaque village du circuit affiche une plaque “général de Gaulle ici passé” : une façon discrète de relire l’histoire autrement. Villegusien-le-Lac marque le retour par une descente grisante, idéale pour refaire le plein d’énergie lors d’un arrêt au bord de l’eau.
Conseil de cyclistes habitués : prévoir de l’eau (peu de ravitaillement intermédiaire), quelques barres de céréales et ne pas sous-estimer le vent venant des Plateaux. L’arrivée sur Cirey-lès-Mareilles réserve une vue rare, à perte de forêts.
Source : Comité Départemental du Tourisme Haute-Marne
Les longues distances ne conviennent pas à tous. Pour profiter de balades plus tranquilles, la Haute-Marne propose quantité de “petits tours” entre villages typiques, moulins et forêts. Certains sont méconnus, mais valent le détour.
Souvent oubliées des guides, ces boucles sont accessibles pour les familles ou pour s’essayer au vélo électrique sans engagement. Le mieux est de demander conseil dans les mairies ou offices de tourisme : nombre d’itinéraires “cachés” ne figurent que sur des panneaux villageois ou auprès des associations locales.
Pour ceux qui voient plus loin : deux véloroutes majeures traversent le département.
Le charme discret de la Haute-Marne se révèle aussi dans ces “moments partagés” : discussion sous un abribus avec un retraité qui se souvient de la vélocipédie d’autrefois, arrêt imprévu aux portes d’une laiterie, enfant qui vous indique la meilleure fontaine pour refaire le plein d’eau.
À noter : nombre de boucles ne sont pas balisées “officiellement” mais bien gardées dans la mémoire des habitants. Il existe une dynamique associative portée par des clubs comme “Cyclo 52” ou des projets coopératifs autour de Chaumont et Langres (sources : FFVélo, associations locales).
Le vélo “sous le radar” existe bel et bien ici. Pas de foule, pas de grands axes envahis. Seuls, en famille, ou entre amis, les voyageurs à vélo y trouvent des circuits jalonnés d’un patrimoine discret et de rencontres simples mais sincères. On part pour la nature, on revient pour les villages. Les boucles cyclables de Haute-Marne sont, surtout, le meilleur prétexte pour prendre le temps de regarder, d’écouter, et de vivre le département autrement.
Pour préparer son séjour, le plus simple reste de consulter : - www.haute-marne.fr/velo : actualités, tracés GPX, événements locaux - France Vélo Tourisme et FFVélo : cartographies mises à jour, conseils et retours d’expérience de cyclotouristes habitués
La Haute-Marne ne se traverse pas à vélo : elle se découvre, tout simplement, boucles après boucles, au rythme de son propre souffle.