La désertification des lieux publics n’a rien d’un phénomène isolé. Depuis les années 1970, la centralisation des services dans les grandes villes, accompagnée des mutations économiques, a vidé certains espaces de leur fonction première. Selon une étude de l’INSEE, on estime qu’environ 15 % des bâtiments publics en milieu rural ou semi-rural ne remplissent plus leurs rôles initiaux. Mairies fermées, bibliothèques désertées, écoles abandonnées : ces lieux, souvent au centre des villages, sont devenus témoins silencieux d’un passé plus animé.
En Haute-Marne, ce constat est particulièrement marquant. Prenons l’exemple de l’ancienne gare de Poissons, désormais inutilisée depuis l’arrêt des trains réguliers. Pendant des décennies, cette gare était un point névralgique pour habitants et visiteurs. Aujourd’hui, c’est un bâtiment fantôme. Pourtant, ce genre de lieu reste porteur d’une charge mémorielle forte, et ses murs, vieillissants mais solides, sont une base idéale pour un renouveau.