Les plus beaux points de vue panoramiques en Haute-Marne

Le Rocher du Calvaire à Saint-Dizier : un panorama sur la vallée de la Marne

Dominant la ville de Saint-Dizier du haut de ses 193 mètres, le Rocher du Calvaire est l’un des points d’observation les plus appréciés du secteur. Un sentier aménagé – parfois escarpé mais accessible à la plupart – conduit à la croix sommitale. Arrivé en haut, la vue s’ouvre à 180 degrés sur la vallée de la Marne, ses méandres et les étangs d’Amboise. Par temps clair, il est même possible d’apercevoir les premières collines du Bassigny. Chaque année, lors du vendredi saint, une procession s’y rend, perpétuant une tradition remontant au XIXe siècle.

Le Mont de Fourche : un belvédère naturel sur le plateau de Langres

Situé au sud-est du département, à 524 mètres d’altitude, le Mont de Fourche est le point culminant de la Haute-Marne (source : IGN). Du sommet, une table d’orientation détaille les villages du plateau de Langres, la digue du lac de la Mouche et, au loin, les contreforts des Vosges. Le site, au cœur d’une zone de pâturages et de forêts, se prête parfaitement à une pause contemplative. En juin, le lieu se teinte de jaune : les genêts en fleur transforment la colline en tableau impressionniste, un spectacle trop peu connu des Haut-Marnais.

La Croix de Champagne à Bourmont : le pays sous vos pieds

Surplombant Bourmont, la Croix de Champagne culmine à 428 mètres et offre un point de vue circulaire sur la vallée de la Meuse, mais aussi les Ardennes et la plaine de Champagne. C’est l’un des rares belvédères naturels d’où l’on peut, par temps dégagé, entendre son écho revenir des forêts voisines, tant le silence y est souverain. La Croix, classée monument historique, a vu défiler pèlerins et contrebandiers… et des enfants du village y gravent encore leur prénom sur les bancs de pierre.

Curiosités géologiques et sites naturels rares

Les sources de la Marne et de l’Aube : aux origines des grands fleuves

  • La source de la Marne se trouve à Balesmes-sur-Marne, dans une atmosphère presque sacrée. L’eau y sourd entre les pierres calcaires d’une grotte – “La Tufeuse” – à 420 mètres d’altitude. La Marne, plus long affluent de la Seine (525 km), naît ici d’un filet qui deviendra rivière royale, traversant Paris avant de se jeter dans la Seine.
  • La source de l’Aube, à Praslay, jaillit discrètement d’une faille calcaire. Ce site, bien balisé, propose un panneau d’explication sur la géologie du lieu (source : Conservatoire d’Espaces Naturels Grand Est).

Les Pertes de la Blaise : la rivière qui disparaît

Entre Wassy et Doulevant-le-Château, un phénomène rare intrigue depuis des siècles : la rivière Blaise s’infiltre soudainement dans le sous-sol calcaire, pour réapparaître près de Dommartin-le-Saint-Père sept kilomètres en aval. Cette “perte” de rivière, miracle de la karstification, nourrit nombre de légendes locales : on racontait autrefois qu’une roue de moulin emportée par les eaux avait ressurgi intacte plus loin, preuve des mystères souterrains du territoire.

La Roche aux Fées du Val d’Issoire

Non loin de Neuilly-l’Évêque, le Val d’Issoire abrite un chaos rocheux intrigant, vestige de la dernière glaciation : blocs granitiques, dolmens naturels et cavités abritant une biodiversité étonnante. Sur l’une de ces pierres, les traces de cupules laissent entrevoir d’anciens rites. Le site est aujourd’hui intégré à la zone Natura 2000 pour la protection de nombreuses espèces rares de chauves-souris et de mousses.

Les lacs, miroirs changeants des paysages haut-marnais

La Haute-Marne possède trois grands lacs-réservoirs, créés au XIXe et au début du XXe siècle pour réguler le débit de la Marne et de la Seine. Ils forment désormais des espaces privilégiés pour l’observation et la détente.

  • Lac du Der-Chantecoq (partagé avec la Marne) : c’est le plus vaste lac artificiel de France (4 800 hectares). Il attire chaque automne jusqu’à 150 000 grues cendrées en halte migratoire (source : LPO Champagne-Ardenne), offre des levés et couchers de soleil spectaculaires, notamment depuis l’observatoire d’Arrigny ou la digue de Sainte-Marie-du-Lac.
  • Lac de la Liez (273 hectares, près de Langres) : entouré de collines boisées, c’est un lieu idéal pour combiner baignade estivale, sports nautiques et balades à vélo le long du sentier de rive. Par beau temps, la citadelle de Langres se détache à l’horizon.
  • Lac de Charmes (197 hectares) : célèbre pour ses eaux calmes, il est apprécié des pêcheurs et des kayakistes qui peuvent s’aventurer jusqu’aux anses les plus discrètes. En hiver, les cormorans s’y regroupent par dizaines.

Des forêts profondes et des clairières magiques

La forêt domaniale du Der : un écosystème d’exception

Avec ses 5 000 hectares de chênes, de charmes et de hêtres, la forêt du Der est incontournable. Ses allées rectilignes datent du temps où la noblesse venait y chasser le cerf. Aujourd’hui, elle abrite le discret pic noir (le plus grand pic d’Europe) et le chat forestier, cet animal furtif encore très présent ici. Au printemps, le tapis d’anémones sylvie blanchit le sous-bois, formant un contraste saisissant avec la mousse des troncs.

La forêt de la Montagne, autour de Rolampont et Saints-Geosmes

Cette forêt abrite des affleurements de grès, des roches “mangeuses de lumière”, et un réseau de mares abritant tritons et libellules rares (source : OFB). Non loin, la Pierre aux Fées attire les enfants du coin, fascinés par sa taille et sa forme sculptée naturellement.

Curiosités naturelles : insolite et secrets de terrain

  • Le Saut de la Garenne (Eclaron) : une cascade de près de 8 mètres dans le lit d’un ancien bras de la Marne. Peu connue, elle offre en hiver un décor de glaces où viennent s’abreuver chevreuils et sangliers.
  • Le Cirque de la Coquille (Châteauvillain) : amphithéâtre d’érosion où se mêlent sources, grottes et un microclimat étonnamment tempéré. On y trouve des fougères rares, vestiges des forêts du Tertiaire, et une colonie de chauves-souris.
  • Les pelouses calcaires de la côte de Meuse (vers Joinville) : à la fin du mois de mai, ce sont des milliers d’orchidées sauvages qui fleurissent, un spectacle fragile protégé par le Conservatoire d’Espaces Naturels. Botanistes amateurs et photographes animaliers apprécient particulièrement le site lors des premières heures du jour.

Suggestions de balades pour profiter au mieux de ces panoramas

Pour savourer pleinement la diversité des points de vue haut-marnais, rien de tel que d’opter pour des itinéraires adaptés à la marche ou au vélo. Voici quelques suggestions :

  • Le tour du lac de la Liez à pied (14 km, 4h environ) permet de profiter des variations de lumière sur l’eau, de croiser hérons et cygnes, et d’apercevoir parfois, à la tombée de la nuit, le passage silencieux d’une loutre d’Europe.
  • La randonnée du Mont de Fourche (8,5 km au départ de Perrogney-les-Fontaines) mène, au fil des crêtes, vers des paysages de “petite montagne” et des points de vue sur Langres et la vallée de la Vingeanne.
  • La boucle de la Blaise (11 km, accessible depuis Wassy) traverse les Pertes, longe grottes et rivières disparues, et révèle un véritable laboratoire à ciel ouvert de la géomorphologie haut-marnaise.
  • Le GR®145 – Via Francigena, qui traverse la Haute-Marne sur près de 120 km, offre une succession de points hauts, de vallées encaissées et de clairières secrètes. Parfait pour suivre, l’espace d’un week-end, les traces des pèlerins de l’Europe médiévale.

Pour aller plus loin : conseils pratiques et ouvertures

La diversité des points de vue et curiosités naturelles de Haute-Marne résulte de l’histoire géologique du plateau et de la volonté, souvent silencieuse, de ses habitants de préserver leur environnement. Beaucoup de sites restent encore confidentiels, loin des foules. Quelques conseils pour profiter au mieux de ces lieux :

  • Laissez-vous guider par les offices de tourisme du département, qui éditent des cartes à jour avec des points panoramiques parfois absents des sites nationaux (Office de Tourisme du Grand Langres, Haute-Marne Attractivité, etc.).
  • Respectez les sentiers balisés, la quiétude de la faune locale et ne ramassez pas les plantes rares : certaines espèces d’orchidées sont menacées.
  • Pensez à la saisonnalité : chaque moment de l’année offre une ambiance différente, de la brume matinale sur les lacs aux floraisons printanières des pelouses calcaromarneuses.

La Haute-Marne, loin de receler une liste exhaustive de “spots photos” ou de “must-see”, propose surtout une expérience sensible du paysage. Prendre le temps d’un détour, sortir du sentier balisé, porter attention aux détails du ciel ou du sol : voilà les pistes pour faire, chasseurs d’horizons et d’évasion, de chaque point de vue une réelle découverte. Les paysages n’appartiennent qu’à ceux qui savent les observer.

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